Le geste qui commande le dessin est pour Dorothée Couture un acte impulsif et instinctif. Expression formelle de son inconscient, le résultat donne néanmoins l’impression d’un travail discipliné, de précision.
Au moyen de crayons feutres, pourvus d’une pointe fine, et d’une palette restreinte, dont le noir et le sépia (parfois avec une touche de couleurs plus vives), Couture mise sur une réalisation graphique ponctuée de figures identifiables qui surgissent à travers des lignes courbes aléatoires. Elle dessine, encore et encore, des lignes et des cercles, ses traits de crayon créant des formes apparemment de leur propre chef. Ils construisent un univers frôlant l’abstraction où la ligne se métamorphose peu à peu en une silhouette présentant certaines caractéristiques d’êtres humains. Les dessins qui en résultent sont dénués de toute critique du mouvement de la pensée.
Fascinée par le fait que tout prend vie lorsqu’on y ajoute les traits d’êtres humains, l’artiste accueille leur apparition dans ses œuvres pour exprimer sa réflexion au sujet du fait que nous sommes tous reliés et devons communiquer. Couture s’appuie également sur certains discours de la société actuelle, à savoir l’exclusion sociale et l’échange parfois difficile entre les gens, pour conceptualiser ce que révèle les figures qui se tournent le dos dans plusieurs de ses œuvres. En somme, elle affirme sa croyance en une conscience universelle qui relie tous les êtres au désir de communiquer et de comprendre la vie.
Comme l’artiste ne désire pas influencer l’interprétation du regardeur vis-à-vis ses œuvres, le choix du titre de ces dernières est laissé à la discrétion de l’acquéreur et sera identifié comme tel dans tout document officiel.